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 it's me again w/ VALICE

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Valentin D. Montaigne

Valentin D. Montaigne

Messages : 3
Date d'inscription : 08/07/2012


MessageSujet: it's me again w/ VALICE   it's me again w/  VALICE EmptyLun 9 Juil - 22:20

Je suis devant un immense hôtel et je ne suis même pas sûr de ce que je fais là. Si ça se trouve, avec la chance que j’aie ces derniers temps, elle ne sera pas seule. Ce qui n’étonnerait que moi, étant donné qu’elle est en voyage avec son fiancé ou je ne sais quoi. Pourtant il faut que j’essaye, il faut que je discute. Ma mémoire ne s’arrange pas, malgré le fait que toute ma famille, mes amis et mes proches se plaisent à me raconter des anecdotes sans importance en espérant raviver un souvenir, un espoir. J’espère presque qu’un flash s’abattra sur moi avec une simple discussion, ce qui me fait de la peine à moi-même. Je commence doucement à considérer que rien ne reviendra jamais, et si Lud me pousse à ne pas tomber dans le défaitisme, chacun sait qu’il est plus facile de s’y engouffrer. J’atterris bien malgré mes appréhensions dans le hall de l’hôtel et me dirige vers la réception, pour demander la chambre d’un certain Edward Fitzalan-Howard. Le monsieur me répond qu’il s’est absenté et je pousse un soupir de soulagement qu’il interprète sans doute comme un tique d’agacement. Je me risque à demander si sa compagne est sortie aussi, le type me réplique aussitôt que non, pas qu’il sache. « Vous voulez que je lui demande de descendre Monsieur ? » Je fronce le nez, j’aurais préféré monter mais visiblement on ne laisse pas les gens accéder aux chambres d’un hôtel de luxe comme à un moulin. J’hoche donc lentement la tête en concentrant mon regard sur le hall, le choix de l’hôtel est particulièrement judicieux je dois l’admettre. Je m’installe dans un grand canapé en cuir en refusant le verre qu’on me propose, attendant de la voir apparaître - non sans une angoisse certaine – ce qu’elle finit par faire au bout de longues minutes qui me semblent être une éternité. Je me lève aussitôt et tousse un peu pour dissimuler la gêne. « Bonjour Alice ». Je lui offre un sourire bienveillant et maudis mon cerveau de m’avoir enlevé toute trace antérieure d’elle. « Je suis désolé, j’espère que je ne dérange pas ». Elle secoue la tête à la négative et je me sens de plus en plus stupide d’être venu ici. J’aurais du la laisser à sa vie, rester à la mienne, abandonner l’idée de comprendre quoi que ce soit et refaire ma vie sur des bases neuves, loin de tous les scandales et de toutes les histoires, avec mon meilleur ami névrosé et le calme plat de ma vie. Comme si de rien était. Pourtant, le mystère est tellement grand, presque malsain. C’est une torture de ne pas se souvenir. Des sensations, des moments partagés, d’elle dans mes bras. Sa beauté n’a d’égal que la distance dont elle fait preuve, comme figée à un espace sécurisé qu’elle ne peut franchir. « Non, bien sur que non. Comment puis-je t’aider ? » J’hausse une épaule, pas certain d’être moi-même capable de répondre à la question. Elle vit avec un multimilliardaire réputé maintenant, je suis finalement assez pathétique avec mes trous de mémoire. « En fait… Je ne suis pas sûre que tu puisses ». J’inspire, convaincu que je ne suis pas clair du tout. « Mais peut être que si, c’est pour ça que je suis là ». Je grimace un peu en réalisant la clarté de cette explication. « Est-ce que tu veux qu’on aille… prendre un café ? Ou autre chose ? Si tu as le temps, bien sûr ». Je regarde ma montre, en secouant un peu la tête.

Elle finit par acquiescer et je ressens presque du soulagement. « D’accord mais pas ici. S’il te plait. » Je hoche la tête doucement et me tourne pour me diriger vers la sortie. « On… va prendre un taxi. Je connais un petit café discret pas très loin ? » Mon affirmation sonne comme une question, et je roule des yeux, incapable de me sentir à l’aise. Pourtant, j’ai retrouvé l’habitude des gens et du monde, mais rien n’y fait. Elle m’impressionne parce qu’elle représente trop de mystère pour moi. Nous nous retrouvons finalement dans la rue et j’arrête un taxi dans laquelle je la laisse monter, regardant autour de nous, un peu inquiet. Je m’installe en inspirant et remet ma veste correctement. « Ma mémoire refuse de revenir ». Je souris un peu, la fatalité de la chose commence presque à m’arracher des rires légers. « Les médecins disent qu’il faut s’entourer de gens que l’on connaît… connaissait ». Je tourne la tête vers elle et me mord un peu la lèvre.« J’ai essayé avec tous les autres ».

Elle replace ses cheveux et je la fixe sans le vouloir, sans doute mal élevé, courant vraisemblablement après le moindre geste qui pourrait m’en rappeler un autre et m’aider. « Peut être que.... Peut être que c’est mieux si tu ne te souviens pas de cette partie là. » Je fronce un peu le nez et me fige. Elle est sans doute heureuse dans sa vie actuelle ; et je n’ai jamais songé au fait qu’elle préfère que je ne me rappelle pas. Qu’elle veuille simplement qu’on l’autorise à avancer dans son coin, à faire sa route sans que ma mémoire aléatoire ne soit une épée de Damoclès sur sa vie de femme. Je soupire un peu. « Je suis désolé d’être venu. C’est un peu inconvenant, et sans doute égoïste ». Je secoue la tête. « Je n’ai jamais pensé comme ça, j’aurais sans doute du ». Elle secoue la tête comme pour me rassurer sur l’intention et j’inspire, luttant contre les vagues de tensions et d’angoisse qui m’assaillent. « Non ce n’est pas toi. C’est juste... difficile. » J’acquiesce et baisse les yeux, j’ai tendance à oublier parfois que nous sommes deux à avoir souffert de ma perte de mémoire, que c’est d’elle dont je ne me rappelle plus, tragiquement. « Je me sens responsable de ce qui t’es arrivé Valentin. » Je me crispe et tourne la tête vers elle en arborant un air interrogatif à moitié sceptique. « Qu…Quoi ? Mais tu n’y peux rien… » Je la fixe, refuse qu'elle se sente coupable de quoi que ce soit. « Sans doute. » Elle boit un peu de son café et j’inspire, de plus en plus mal à l’aise. Je n’aurais pas du troubler les choses, je le sais. « Il y a quelque chose que tu voudrais savoir ? » Je relève les yeux pour détacher mon attention de ma tasse qui a pris énormément d’intérêt depuis tout à l’heure, et me mords discrètement la lèvre. « Je… » Je fronce le nez, Ludwig a déjà répondu à mes principales questions. C’est autre chose qu’un question/réponse que je suis venu chercher ici, quelque chose de plus… Je ne sais pas. « On était heureux ? »

Elle marque une pause avant de répondre, semble peser la portée de ses mots. « On l’était oui, on sortait énormément la nuit dans Londres, on discutait sur les berges de la tamise pendant des heures, t’as même failli tomber à l’eau une fois. T’avais aussi cette fâcheuse tendance de prendre les mauvaises sorties du métro et de prendre des mots pour des autres. Aujourd’hui, c’est moi qui parle français. » Elle rit un peu, mais semble triste. Ces souvenirs m’arrachent à moi aussi un sourire, même si j’aimerai qu’ils soient aussi les miens. Je m’étire un peu et acquiesce, lentement. « Tu l'es toujours, heureuse ? » Je fronce le nez et secoue la tête. « Pardon, c’est terriblement indiscret. Je n’aurais pas du poser la question », je lance, rougissant honteusement, inspirant pour tenter de masquer ma gêne. Mais finalement, l’inquiétude est légitime, non ? J’ai sans doute fichu quelque chose en l’air en me réveillant amnésique, j’aimerai juste qu’elle arrive à être heureuse malgré tout. « Ce n’est rien. Mais non, ça fait un moment, et ça n’a plus d’importance, j’ai fait des mauvais choix, j’ai accepté d’épouser mon meilleur ami en me disant que si je ne l’étais pas, lui pouvait l’être, mais il ne l’est pas plus, je ne voulais plus être seule et regarder les autres vivre de l’extérieur. Je suis partie Valentin, parce que je n’ai aucune idée de qui je suis. Je n’ai pas de famille, plus de rêves, je n’avais plus que lui. » J’acquiesce lentement et me sens étonnamment secoué de tristesse, rattaché malgré moi à cette vie que je ne connais pas et qui fait de moi un autre, étranger à moi-même. Dieu sait que je préfèrerai me rappeler d’elle, et Dieu sait aussi à quel point j’aurais aimé lui éviter une vie de résignation douloureuse. Mais ce qu’elle décrit m’est finalement familier, l’accident n’est pas le même mais le résultat ne change pas. « Finalement tu sais mieux que personne ce que c’est que de ne plus savoir qui on est, n'est-ce pas?. » Je hoche lentement la tête et hausse une épaule. « Ca doit être pire, pour toi. L’accident, je veux dire, ça a du l’être. Moi c’est comme s’il manquait des années de ma vie, mais finalement, les souvenirs effacés ne me manquent que parce que je pars du postulat qu’ils valaient le coup d’être rappelés. Je n’ai renoncé à rien, finalement, pas même aux bons moments ». Je soupire un peu et avale mon café d’une traite. « Je suis vraiment désolé que tu ne sois pas heureuse ». Ca me rend triste, allez savoir pourquoi. « Ca aurait pu être pire. Ca aurait pu être mieux.... Ta vie sera sans doute meilleure ainsi. La personne qui t’a tiré dessus... Etait un tueur à gage du nom de Silley Manning, il a été arrêté quelques mois après. Je le connaissais personnellement. » Je fronce le nez en essayant de comprendre où elle veut en venir, me demande si… Mais je ne peux décemment pas poser la question à voix haute. Je la fixe sans faire de commentaire et inspire un peu, sortant mon portefeuille pour régler nos deux cafés. « Je vois », je dis seulement, pas certain que tout soit clair ceci dit, et pas certain que ce qu’elle affirme sur le fait que ma vie soit meilleure maintenant soit vrai. Elle a l’air de prendre la faute sur elle et je ne veux surtout pas que ça se passe comme ça. Je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé mais si je suis dans cet état, il doit bien y avoir une raison valable pour que j’y reste. Un foutu rééquilibrage de l’univers ou je ne sais quoi. Pas elle, si belle, si triste. « Tu restes ici un moment ? » Je la sors visiblement de ses pensées car elle secoue la tête doucement la tête comme pour en chasser ses rêveries. « Seulement quelques jours, Edward doit conclure une affaire importante. Ensuite on devrait retourner en Angleterre.» Je me renfrogne un peu et hausse une épaule, presque triste d’entendre ça, plus que ses sous-entendus bizarres sur sa responsabilité dans l’accident qui a causé mon état. Je soupire un peu et m’étire. « C’est dommage. Sans doute mieux pour toi, mais dommage tout de même ». Je suis plein de regrets, comme si je me souvenais effectivement alors que ça n’est pas le cas. Pourtant, je suis presque intimement persuadé de passer à côté de quelque chose qui m’aurait plu, beaucoup plu, et cette sensation étrange ne veut pas me quitter.

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Alice Evans

Alice Evans

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MessageSujet: Re: it's me again w/ VALICE   it's me again w/  VALICE EmptyLun 16 Juil - 1:49

Voyages dîners d’affaires, ma vie est réglée comme sur du papier à musique, ne laissant plus grand cours à l’imagination. Le mariage se fera l’année prochaine dans une suite logique et paramétrée, rythmée par les commentaires désobligeants d’un entourage qui veut contrôler ma vie, sa vie. J’y ai cru comme une idiote sans doute, comme une fille qui avait de toute évidence besoin d’une attache, de sécurité et d’identité, mais la réalité est toute autre, oui j’ai fini par devenir quelqu’un, mais j’ai également fini par accepter que je n’aurais jamais ce que je recherche. Edward n’a jamais arrêté de boire, ou même suivi son traitement correctement, quitter l’Angleterre ne lui aura pas permis de s’offrir la vie qu’il semblait souhaiter non plus. Les affaires sont les mêmes partout, le naturel est lui difficile à contourner. Alors je l’accompagne, comme une ombre parée de diverses robes de créateur, me renvoyant l’image exécrable d’une arriviste sans âme et sans identité, ce que je finis par devenir en réalité. Le snobisme s’ancre, on ne boit plus que du dom accompagné de toast au caviar, jouant son propre rôle dans la plus tragique des comédies. Alors je réalise qu’il ne s’agit pas d’amour, mais d’une belle amitié ternie par l’arrangement qui en a résulté. Je reçois des clients, voyage souvent seule pour fuir la réalité évidente qui se peint sous mes yeux. Je deviens son reflet presque parfait, face à ma glace, une coupe de champagne dans la main droite, exténuée. On frappe à la porte et je bois une gorgée de champagne avant de poser la coupe sur le meuble en bois pour ouvrir. « Un jeune homme d’une vingtaine d’année souhaiterait s’entretenir avec vous, il attend en bas. » Je fronce un peu les sourcils avant de prendre mes affaires pour descendre. Lorsque je gagne le point de rendez vous cependant l’angoisse me saisit impétueusement.

Je reste un instant figée, le visage déformé par la surprise et la gêne occasionnée par la vision de mon ex mari amnésique devant moi. « Bonjour Alice ». Je me sens tragiquement comme Pocahontas habillée comme une princesse occidentale prête épouser le riche noble anglais, tout en faisant face à John Smith pour la première fois depuis deux années. « Je suis désolé, j’espère que je ne dérange pas ». Il faut réagir maintenant, mais le malaise est trop évident. « Non, bien sur que non. Comment puis-je t’aider ? » Je lui lance distante, comme si j’avais à régler une simple affaire. Mon comportement m’afflige pourtant je sais qu’y mettre le moins d’affects possible limitera les situations embarrassantes pour tout le monde. « En fait… Je ne suis pas sûre que tu puisses ». Il commence et je soutiens son regard, pas sûre d’être rassuée par la suite.« Mais peut être que si, c’est pour ça que je suis là ». Je hoche la tête afin qu’il poursuivre, lui grimace, la situation est loin d’être évidente. « Est-ce que tu veux qu’on aille… prendre un café ? Ou autre chose ? Si tu as le temps, bien sûr ». Je jette un regard derrière mon épaule, comme si l’idée que quelqu’un puisse surprendre la conversation me dérangeait. Je l’avise de nouveau, refuser serait sans doute pire que de l’incorrection, après ce que j’ai fait. Fuir n’est pas possible de toute façon. « D’accord mais pas ici. S’il te plait. » « On… va prendre un taxi. Je connais un petit café discret pas très loin ? » Ca fera l’affaire. Mon regard heurte les murs et les gens tandis que la honte et l’angoisse s’insinuent comme un poison au creux de mes veines. J’ai l’impression de fuir avec un amant alors qu’il s’agit précisément de la situation inverse. Me voilà obligée de faire face à un choix que je n’ai jamais vraiment assumé. Les choses sont bien plus simples quand on ne s’autorise pas la réfléxion. Je suis tellement différente de celle qu’il a connu, et j’ignore vraiment le motif de sa visite. Il arrête un taxi et nous nous y engouffrons pour enfin finir devant un café, comme la première fois.

« Ma mémoire refuse de revenir ». A la fois triste et soulagée, je ne sais pas comment ressentir les événements. « Les médecins disent qu’il faut s’entourer de gens que l’on connaît… connaissait ». Évidemment, mais c’est impossible. Aider Valentin à recouvrer la mémoire serait assurer ma perte sans pour autant arranger vraiment sa situation. « J’ai essayé avec tous les autres». Je ferme les yeux. « Peut être que.... » Je soupire replace mes cheveux derrière mes oreilles dans un geste angoissé. « Peut être que c’est mieux si tu ne te souviens pas de cette partie là. »  « Je suis désolé d’être venu. C’est un peu inconvenant, et sans doute égoïste ». J’accompagne sa grimace malgré moi, ça n’est pas ça. Je secoue la tête pour le détromper, si quelqu’un doit être égoïste ici c’est bien moi. « Je n’ai jamais pensé comme ça, j’aurais sans doute du ». Je ferme les yeux de nouveau comme si l’acte en lui même pouvait m’aider. Mais ce n’est pas le cas, nous sommes finalement devant deux tasses de café avec de nombreuses choses à aborder. « Non ce n’est pas toi. C’est juste... difficile. » Je ne sais comment exprimer ce que je ressens, commence à me dire que ce n’est finalement pas la chose à faire.  « Je me sens responsable de ce qui t’es arrivé Valentin. » Il affiche une mine d’incompréhension tout à fait logique. Parler de ce qui me pèse sur la conscience n’est plus utile maintenant que notre destin est soldé. « Qu…Quoi ? Mais tu n’y peux rien… » Je souris tristement et réponds ailleurs. « Sans doute. » J’apporte le café jusqu’à mes lèvres et laisse mon esprit vagabonder légèrement avant de me concentrer de nouveau sur lui. « Il y a quelque chose que tu voudrais savoir ? » La question semble le déstabiliser, et je tourne moi même nerveusement ma cuiller dans mon café. « Je… On était heureux ? » J’ouvre la bouche pour répondre alors qu’un vague de tristesse agite soudainement mes traits. Le deuil a beau avoir été fait, j’ai l’impression de me manger une énorme gifle. « On l’était oui, on sortait énormément la nuit dans Londres, on discutait sur les berges de la tamise pendant des heures, t’as même failli tomber à l’eau une fois. T’avais aussi cette fâcheuse tendance de prendre les mauvaises sorties du métro et de prendre des mots pour des autres. Aujourd’hui, c’est moi qui parle français. » Je ris mais tristement.  « Tu l'es toujours, heureuse ? » Sa question me désarçonne, probablement parce que je me suis toujours refusée à me la poser. J’ai vécu à travers des anecdotes, mais j’ai fini par me complaire dans la résignation. «Pardon, c’est terriblement indiscret. Je n’aurais pas du poser la question » Je secoue la tête, bien que la réponse soit probablement négative, je sais pertinemment que l’amnésie ne l’a pas conduit à l’acidité, il veut comprendre plus que blâmer. Rien n’est plus logique en fin de compte que la démarche.

« Ce n’est rien. » Je marque une pause et prend une inspiration. « Mais non, ça fait un moment, et ça n’a plus d’importance, j’ai fait des mauvais choix, j’ai accepté d’épouser mon meilleur ami en me disant que si je ne l’étais pas, lui pouvait l’être, mais il ne l’est pas plus, je ne voulais plus être seule et regarder les autres vivre de l’extérieur. Je suis partie Valentin, parce que je n’ai aucune idée de qui je suis. Je n’ai pas de famille, plus de rêves, je n’avais plus que lui. » Et ça n’aura rien changé, je ne serai rien de plus en épousant un duc au bord du gouffres qui a lui aussi finit par se détourner de moi. « Finalement tu sais mieux que personne ce que c’est que de ne plus savoir qui on est, n'est-ce pas?. » L’émotion me barre la gorge, traitre. Avoir cette conversation avec lui est perturbant surtout des années après. J’ai l’impression d’avoir cherché à tirer un trait sur cette vie là comme j’ai du le faire pour toutes les autres. Je me suis mariée sur un coup de tête pour être heureuse, j’ai vécu quelques mois d’une étonnante banalité qui m’avaient fait apprécier un quotidien simple et heureux avant de tout perdre en une soirée. Aujourd’hui je dois faire face à la même crise identitaire avec la triste impression d’avoir entraîné un innocent dans la même galère. Tout ça ne serait jamais arrivé sans moi, quoi que sa sœur aurait pu elle aussi écrire sa fin sans mon aide. Nous vivons dans un monde de fous. « Ca doit être pire, pour toi. L’accident, je veux dire, ça a du l’être. Moi c’est comme s’il manquait des années de ma vie, mais finalement, les souvenirs effacés ne me manquent que parce que je pars du postulat qu’ils valaient le coup d’être rappelés. Je n’ai renoncé à rien, finalement, pas même aux bons moments ». Il avale son café, je continue de tourner, inlassablement.« Je suis vraiment désolé que tu ne sois pas heureuse ». Je souris. « Ca aurait pu être pire. Ca aurait pu être mieux.... » Je marque une pause, lâche ma cuillère. Lorsque mon regard ose croiser le sien, je prends une inspiration. « Ta vie sera sans doute meilleure ainsi. La personne qui t’a tiré dessus... » Je soupire, il faut sans doute que j’aborde ce sujet maintenant que plus rien est en jeu. Ce n’est effectivement plus comme si l’avenir de notre relation était en jeu. « Etait un tueur à gage du nom de Silley Manning, il a été arrêté quelques mois après. Je le connaissais personnellement. » L’essentiel est là, sans doute fera il le lien. De toute évidence Manning s’est attaqué à lui lorsqu’il a appris que je l’avais renversé sans lui dire. Valentin sort son portefeuille et règle, je le regarde faire l’air distrait, me contentant d’un simple « Je vois. » Je doute qu’il puisse imaginer l’étendue de la chose, mais ce n’est de toute façon plus d’une haute importance. Les problèmes se sont manifestement envolés avec moi. « Tu restes ici un moment ? » il me coupe dans l’enchaînement de mes pensées. « Seulement quelque jours, Edward doit conclure une affaire importante. Ensuite on devrait retourner en Angleterre.»




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